Les principaux défis des entreprises marocaines en 2024
Alors que l’année 2023 a été marquée par la poursuite de la pression inflationniste, due notamment à la Covid-19 et à des conflits divers dont celui russo-ukrainien, dont l’impact sur l’économie mondiale reste palpable principalement en matière d’approvisionnement en énergie, l’année 2024 offrira-t-elle un répit ? Notre invité, Mohamed Anass Benabadji, Head of Risk underwriting chez Coface, apporte son analyse de la situation.
Cette question taraude l’esprit de nombre d’investisseurs et de chefs d’entreprise marocains. Car, 2024 pourrait s’inscrire dans la continuité de l’année écoulée. 2023 a en effet été marquée par une conjoncture économique internationale morose qui continue de peser sur le Maroc, le Royaume étant un pays dont l’économie est bien intégrée dans la chaine de valeur de l’économie mondiale. « L'économie marocaine fait face à une série de défis en 2024, allant de la sécheresse historique affectant l'agriculture à l'accroissement des risques numériques. Les pressions économiques, telles que l'inflation et les tensions géopolitiques, ajoutent une complexité supplémentaire », analyse Mohamed Anass Benabadji, Head of Risk underwriting chez Coface.
Il va sans dire que l’économie marocaine devra encore se préparer pour résister encore une nouvelle fois aux chocs à venir. Selon Coface, les entreprises marocaines seront confrontées à 5 principaux risques en 2024 : le climat, les cybermenaces, l’impact des tensions géopolitiques, l’inflation et la volatilité, ainsi que le ralentissement économique.
Mohamed Anass Benabadji explique, concernant les risques climatiques, que la situation de sécheresse que connaît le Maroc menace l'agriculture irriguée et risque de réduire la production hydroélectrique, soulevant ainsi des inquiétudes cruciales, notamment sur une potentielle augmentation des importations d'énergie, particulièrement de pétrole et de gaz.
Il fait aussi remarquer que les tensions géopolitiques croissantes alimentent les perturbations des chaînes d'approvisionnement et exercent des pressions inflationnistes sur les cours des matières premières. Ce qui représente un risque important pour les entreprises. Cependant, comment ces dernières pourraient-elles surmonter ces différents risques afin de tirer leur épingle du jeu ?
« Dans le contexte actuel, je pense que les entreprises doivent construire leur stratégie autour de trois principes clés : Investir dans l'innovation pour améliorer l'efficacité opérationnelle et rester compétitif à l'échelle mondiale, renforcer la chaîne d'approvisionnement en identifiant des sources alternatives et minimiser les risques, et adopter une approche agile dans la gestion des opérations pour s'ajuster rapidement aux évolutions du marché et de l'économie », conclut Mohamed Anass Benabadji.