French Desk Newsletter
Le French Desk de Mazars Allemagne se réjouit de vous présenter sa nouvelle « Lettre d’information Allemagne ».
La nouvelle coalition en Allemagne
A quoi devons-nous nous attendre pour la période 2018–2020 ? Quels sont les grands défis de la nouvelle coalition ? Et comment veut-elle les atteindre ?
Le nouveau gouvernement est dirigé par la chancelière fédérale chrétienne-démocrate (CDU) sortante Angela Merkel. Les partis composant la nouvelle coalition sont identiques à ceux de la précédente, et forment ce qui est couramment appelé la « grande coalition » (ou GroKo).
Les partis impliqués sont l‘Union chrétienne-démocrate d‘Allemagne (CDU), l‘Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU) et le Parti social-démocrate d‘Allemagne (SPD).
Cette « grande coalition » dispose de 56,3 % des sièges au Bundestag (Parlement allemand), contre 79,8 % en 2013.
Bien qu’il s’agisse des plus mauvais résultats de l’histoire de la République fédérale d’Allemagne pour les partis formant le gouvernement, c‘est la première fois au niveau fédéral que deux grandes coalitions sont formées consécutivement.
Sans rentrer dans les détails de la répartition des postes ministériels, on peut constater un rajeunissement du gouvernement. De plus, le cabinet s’est féminisé avec 40 % de femmes ministres. Cela peut être interprété comme un signal, le gouvernement souhaitant insuffler un vent de renouveau dans la politique qu’il mène et envoyer une image modernisée de son gouvernement.
Les partenaires de la coalition partagent l’idée d’une Union Européenne forte. Cependant, leurs avis varient lorsque l’on rentre dans les détails.
Par exemple le SPD se montre favorable aux idées d’une Union de plus en plus intégrée tandis que la CDU soutien le concept d’une Union avec des Etats membres forts. Dans le cadre de l‘accord de coalition, le gouvernement allemand souhaite renforcer le rôle du Parlement européen ainsi que les finances de l‘UE. L‘Allemagne est prête à augmenter sa contribution au budget européen, mais les modalités sont encore à préciser.
Formulé d‘une manière générale il est envisagé de soutenir des fonds spécifiques consacrés à la stabilisation économique, la convergence sociale et la réforme structurelle de la zone euro.
La coalition souhaite aussi transformer le «Mécanisme européen de stabilité» en «Fonds monétaire européen» sous contrôle parlementaire et prévoit de renforcer et réformer la zone euro en étroit partenariat avec la France, afin que l‘euro résiste mieux aux crises mondiales.
La « crise des réfugiés » (Flüchtlingskrise) et la question de l’immigration qui divisent le pays, ont marqué la campagne électorale et nourrissent le débat politique. Il convient de noter que les questions relatives à l’immigration se superposent aux enjeux sociaux auxquels fait face l’Allemagne, et sont étroitement liés entre eux.
Concrètement, selon l‘accord de coalition, les flux de demandeurs d‘asile sont limités entre 180 000 et 220 000 arrivées par an. De plus, il est convenu de plafonner à 1.000 par mois le nombre de personnes qui sont autorisées, dans le cadre du regroupement familial, à rejoindre un de leurs proches, réfugié en Allemagne.
Au niveau des défis de l’évolution démographique de l’Allemagne (vieillissement de la population et la baisse future du nombre d’actifs), le gouvernement veut rendre l‘Allemagne plus attractive aux yeux de la main-d‘oeuvre étrangère qualifiée.
Un sujet qui n’a pas beaucoup été relayé par la presse européenne et française, mais qui figure parmi un des grands défis de l’Allemagne est la numérisation.
Selon l‘indicateur d‘innovation du Fraunhofer Institute et du Center for European Economic Research, l‘Allemagne est classée seulement au 17e rang des pays les plus industrialisés en matière de numérisation.
Or ce sujet a des répercussions vastes, notamment par rapport aux questions suivantes : Comment maintenir le niveau de performance de l’économie allemande ? Comment moderniser l’éducation pour faire face aux enjeux futurs ? Comment s’assurer que la vie rurale reste attractive ?
L’accord de la coalition parle d’un « programme d’innovation pour les PMEs », d’investissements dans différents secteurs pour les « numériser » tels que l’agriculture, l’éducation et la recherche, l’énergie, la santé et les soins. De plus, il souhaite que le monde du travail s’adapte à ces nouvelles technologies.
Ce qui a été convenu est « un droit légal des citoyens pour avoir l‘accès rapide à l‘internet avant 2025 ». Le gouvernement veut investir 8 à 10 milliards d’euros dans un fonds de placement.
De façon générale, l’accord de coalition se montre ambitieux au sujet de la numérisation mais reste très vague quant à la question des voies de réalisation.
La longue attente relative à la formation du nouveau gouvernement allemand a généré des attentes élevées. Il reste à savoir si le gouvernement de coalition sera capable de donner un nouvel élan à la politique et notamment comment les sujets qui manquent aujourd’hui de clarté seront mis en oeuvre de manière concrète lors des trois prochaines années. La question de l’immigration, qui a dominé l’actualité de ces dernières semaines, semble démontrer que les bases politiques de cet accord de coalition sont fragiles.
Auteur
Joël Einemann
Sources
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